L’évolution rapide des technologies et l’émergence de l’Intelligence Artificielle (IA) transforment de plus en plus les organisations, les métiers ainsi que les compétences. Désormais, les entreprises font face à de nombreux défis. C’est dans ce contexte que l’OPIIEC (Observatoire des métiers du numérique, de l'ingénierie, du conseil et de l'événement) a mené une étude visant à comprendre l’impact de l’intelligence artificielle sur les métiers, les compétences et les besoins en formation dans des secteurs spécifiques en France. Le constat est sans équivoque, d’ici 2030, près de 287 000 salariés devront être formés ou sensibilisés à l’IA. Cette analyse démontre l’ampleur du changement qui ces technologies entraîneront et la nécessité d’y faire face.
L’étude de l’OPIIEC cible principalement les secteurs du numérique, de l’ingénierie, du conseil et de l’évènement (appelés aussi les secteurs de la branche), qui sont fortement impactés par les IA, et plus particulièrement les IA génératives.
L’étude visait à recenser les différents usages de l’intelligence artificielle et à en mesurer les effets sur l’activité des organisations. Elle avait également pour objectif d’évaluer, tant sur le plan qualitatif que quantitatif, son impact sur l’emploi, les métiers et les compétences. Il s’agissait d’analyser la pertinence de l’offre de formation et des certifications existantes au regard des compétences requises en entreprise, et d’identifier les nouveaux métiers émergents.
Les différents types d’intelligence artificielle et leurs cas d’usage
En France, 35 % des établissement de plus de 10 salariés utilisent au moins une IA, 8 % envisagent de l’utiliser dans un avenir proche. Cette tendance est progressive et son évolution est dû principalement à l’accessibilité de certains outils comme ChatGpt, Copilot ou GitHub Copilot.
La force de ses IA génératives est l’optimisation des processus de création et la réduction du temps de travail pour certaines tâches, ce qui rend leur utilisation plus facile au sein des entreprises.
Elles peuvent être utilisées pour différentes raisons : optimiser les activités et les ressources, automatiser des tâches, créer des contenus ou analyser et proposer des prédictions.
Des besoins particuliers selon les profils et selon les métiers
L’adoption de l’IA dans les branches des bureaux d’études techniques, cabinets d’ingénieurs-conseils et sociétés de conseil dépend de l’âge, du profil professionnel et la taille de l’organisation.
Les jeunes salariés sont les plus utilisateurs, 73 % des moins de 25 ans utilisent des solutions d’IA dans leur activité professionnelle, contre 56 % des salariés de 55 ans et plus.
En effet, les jeunes sont plus sensibilisés aux outils. Les profils seniors, quant à eux ne voient pas l’utilité et la valeur ajoutée de l’IA face à leur expertise.
Les impacts du déploiement de l’IA sur les emplois, les métiers et les compétences
77% des entreprises de la branche considèrent l’IA comme un principal facteur d’évolution.
Le déploiement des solutions d’IA transforme les métiers existants et en fait émerger de nouveaux, notamment dans des domaines comme le développement logiciel, la coordination de projet, mais surtout à travers les métiers spécialisés apparus avec l’IA, tels que les ingénieurs en intelligence artificielle, les ingénieurs en Machine Learning ou les Data Scientists. Face à ces transformations liées à l’intégration de l’IA, les entreprises doivent combiner compétences stratégiques et techniques afin de s’adapter à ces nouvelles exigences.
Par ailleurs, les entreprises prévoient une hausse de 45 000 postes entre 2025 et 2028.
Le non-recours à l’IA pourrait nuire à la compétitivité de certaines entreprises, en particulier pour les TPE/PME, dont seules 63 % utilisent déjà l’IA, contre 72 % pour les structures de plus de 50 salariés. Il est donc important de sensibiliser les dirigeants, et d’ailleurs d’ici 3 ans, 98 % des entreprises de la branche devraient en avoir usage.
Couverture des besoins en compétences clés par les formations
Actuellement, 45 % des entreprises disposent d’un budget spécifiquement dédié à la formation ou à la sensibilisation à l’intelligence artificielle. Ce taux varie toutefois selon les secteurs d’activité. Il reste à nuancer, car tous les secteurs ne se sont pas encore engagés dans cette démarche.
En 2025, 350 000 salariés avaient déjà été formés ou sensibilisés à l’IA, et on prévoit 287 000 salariés supplémentaires dans les trois prochaines années, ce qui confirme le besoin massif de formation des salariés de la branche à l’IA.
En alternance également, l’intérêt pour les métiers de l’intelligence artificielle ne faiblit pas : 5 700 étudiants formés aux métiers de l’IA en 2023, grâce au soutien de l’OPCO Atlas.