Le numérique au féminin : une révolution encore trop discrète

Publié le 9 avril 2025

Le secteur du numérique connaît une transformation sans précédent qui façonne nos vies, nos emplois et notre manière de communiquer. Pourtant, un problème persiste : la sous-représentation des femmes dans ce domaine. Bien que les femmes représentent près de la moitié de la population mondiale, elles ne sont que trop peu nombreuses à occuper des postes clés dans les secteurs technologiques.

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Un déséquilibre à corriger 

La diversité dans les équipes de développement est essentielle. Des études montrent que les équipes mixtes sont plus créatives, plus efficaces et génèrent de meilleures solutions. Le manque de femmes dans le numérique ne se limite pas à un problème d’équité, mais crée des biais dans la conception des technologies. Des algorithmes discriminants ou des outils non inclusifs peuvent être la conséquence directe de l'absence de perspectives féminines dans les équipes de création, comme en témoignent certains algorithmes de reconnaissance faciale ou de recrutement, discriminants faute de diversité dans les données et les équipes. Favoriser la mixité permet de créer des technologies plus inclusives et adaptées aux enjeux actuels.
 

La diversité, moteur d’innovation 

Les femmes jouent un rôle clé dans l’innovation, notamment dans le secteur du numérique. Leur approche collaborative, centrée sur l’utilisateur, stimule la créativité et enrichit les solutions technologiques. Les équipes mixtes sont prouvées plus efficaces et performantes, apportant des perspectives différentes et adaptées aux besoins de tous. La diversité favorise une meilleure prise de décision, en confrontant des points de vue variés qui permettent d’anticiper plus finement les attentes et les usages. En favorisant la diversité féminine, les entreprises peuvent créer des technologies plus inclusives et mieux adaptées aux défis du monde numérique.
 

Le secteur de la santé : un domaine où les femmes font la différence 

Le secteur de la santé, transformé par le numérique, bénéficie grandement de l’implication des femmes. Leur sensibilité aux enjeux humains les rendent aptes à développer des technologies éthiques et inclusives, telles que l’intelligence artificielle médicale, la télémédecine ou les dispositifs connectés. Des chercheuses comme Laurence Devillers, qui travaille sur l’IA appliquée à la santé, montrent l’impact de leur contribution dans ce domaine. 
 

Combler la pénurie de talents 

Le numérique fait face à une pénurie de talents, et attirer plus de femmes dans ce secteur est une solution évidente. Les femmes possèdent les compétences techniques nécessaires pour relever les plus grands défis. Leur inclusion permettrait de diversifier les profils et de répondre à la demande croissante de compétences dans le secteur. Pour y parvenir, il est essentiel de promouvoir les métiers du numérique dès le plus jeune âge, de valoriser les rôles modèles féminins et de lutter contre les stéréotypes de genre.
 

Inspirer les futures générations 

L’un des principaux obstacles à la présence des femmes dans le numérique est le manque de modèles féminins. Il est difficile de se projeter dans une carrière quand les leaders et les experts visibles sont principalement des hommes. Il est donc crucial de mettre en avant des femmes inspirantes, qu'elles soient entrepreneures, ingénieures ou chercheuses, pour encourager les jeunes filles à envisager une carrière dans ce secteur. A titre d'exemple, Roxanne Varza, directrice de Station F, le plus grand campus de start-up au monde, incarne parfaitement le dynamisme et le leadership féminin dans la tech, tout en s’engageant activement pour plus de diversité dans l’écosystème entrepreneurial. Ou encore Aurélie Jean, docteure en sciences et entrepreneure, est une experte en algorithmique qui œuvre pour une meilleure compréhension des enjeux du numérique, tout en défendant activement la place des femmes dans les technologies. 

Cette réflexion sur la place des femmes dans le numérique s’inscrit plus largement dans les dynamiques actuelles de transformation de l’enseignement supérieur et de la recherche. À ce titre, la deuxième réunion du COS ERASME organisée par l’UPEC met en lumière l’importance d’une gouvernance collective et inclusive pour relever les défis du numérique éducatif. Les échanges menés lors de cet événement rappellent combien il est essentiel de croiser les expertises et de veiller à ce que toutes les voix, notamment celles des femmes, soient entendues dans la construction du numérique de demain.
 

Pour en savoir plus sur les travaux menés dans ce cadre, découvrez l’article de l’UPEC : 2e réunion des membres du COS ERASME.